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LA CLUB CULTURE S'INVITE A LA BIENNALE: ALORS, ON DANSE ?

InTERVIEW DE ROSE-AMELIE DA CUNHA, PROGRAMMATRICE DU CLUB BINGO 

16  septembre 2023  | écrit par Emma Desaire

Une nouvelle direction artistique donne un coup de frais à la 20ème édition de la Biennale de la Danse. Préparez-vous à vivre des expériences inédites, en prenant part à la danse au Club Bingo !  La Biennale prend un autre tournant, dans un monde aux mouvances perpétuelles, et vient mettre à l’honneur des communautés et cultures marginales.

La Biennale de la Danse voit le jour en 1987 avec Guy Darmet, alors directeur de la Maison de la Danse. Depuis, l’évènement a pris une ampleur considérable dans la vie culturelle de Lyon. La danse contemporaine est mise en lumière pendant un mois, avec des artistes venu.es des quatre coins du monde présenter leurs créations. Cette année, dirigée par Tiago Guedes, nouveau directeur de la Maison de la Danse et Dominique Harvieu, chorégraphe et danseuse française, la Biennale sort des sentiers battus et se tourne vers une Biennale « inclusive, festive et participative* ». Tiago Guedes qualifie cette édition de « terrain d’exploration et de découverte de l’actualité chorégraphique* », programmée autour de spectacles, expositions, immersions paritaires, où se mêlent les générations, les esthétiques et les formats. Cette année, la club culture* prend part à la danse : la Biennale a été repensée afin de permettre à tout le monde de se réunir les week-ends de septembre. Public comme artistes s'emparent de la fête, dans des espaces conçus pour partager des moments ensemble, autour de la musique, de la danse, de la culture ! Un des changements majeurs de cette Biennale 2023 se passera au coeur des Usines Fagor, qui accueilleront le Club Bingo et des soirées immersives hautes en couleurs !

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crédit photo : Catherine Gaudet 

Une Biennale réinventée 

 

Avec une cinquantaine de spectacles, voici une bonne manière de prendre la rentrée en douceur. Un mois de septembre qui s’annonce plus alléchant avec la 20ème édition de la Biennale de la Danse ! Le Défilé ouvre les festivités, et pour sa 14ème édition, il créé le dialogue entre deux pratiques : les arts et le sport, une thématique bien réfléchie avant les JO de Paris 2024. Venez découvrir des créateur.ices venu.es du monde entier, dans un moment de convivialité, d’échange et de partage, où artistes et publics s’entremêlent. A travers leurs créations, certains artistes questionnent avec grâce les maux de notre société, quand d’autres mettront en valeur leurs communautés. C’est l’occasion pour les connaisseurs, ou non, de venir re-découvrir le monde de la danse contemporaine internationale. Dans des lieux phares de la culture lyonnaise, allant de l’Opéra National, le Théâtre de la Croix-Rousse, la Maison de la Danse, jusque dans l’espace public, venez parcourir la ville au rythme de la danse !

Tiago Guedes voit plus loin pour cette Biennale de la Danse et dans une volonté de créer un lien avec les futures Biennales, il intègre deux projets à développer jusqu’en 2025. « A toi » donne la parole à la jeunesse, en accueillant 18 jeunes de la métropole lyonnaise dans le monde de la danse. Autour de rencontres mensuelles, ces adolescents auront la chance d'expérimenter le monde artistique. Entre accès aux spectacles, aux répétitions et participation à des ateliers critiques, ou à des projets participatif, les jeunes découvriront toutes les facettes de l'univers chorégraphique. "A Toi" leur permettra également rencontrer des professionnel.lle.s, afin d'échanger et d'élaborer ensemble les projets à venir, en participant à la programmation de la 21ème édition de la Biennale. En 2025, ils passeront le relais à d'autres jeunes, qui a leur tour, bénéficieront de deux saisons culturelles pour prendre part au monde de la danse. 

Un second projet, le « Forum », permettra des échanges et des expérimentations avec cinq curateur.trices extra-européen.nes, afin d’imaginer ensemble le futur de la danse. Une expérience ouverte à celles et ceux qui souhaitent penser la danse de demain. Et pour tisser un lien entre présent et futur, Tiago Guedes fait le choix de prolonger les festivités : tous les spectacles de la Biennale seront en rebond dans toute la région Auvergne-Rhône-Alpes jusqu’à fin octobre. Une Biennale qui se veut plus écoresponsable et consciencieuse des changements de notre société.

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crédit photo : Xavier Héreaud

Une 20ème édition innovante 

Un coup de neuf pour le monde de la danse : au cœur des Usines Fagor, qui deviennent le QG de cette édition, chacun.e est libre de prendre part au spectacle. Expositions, soirées clubbing, immersions… de nombreuses expériences « pour vivre, voir ou pratiquer la danse » explique Tiago Guedes. 

Entrez dans la danse et laissez-vous porter par le rythme festif, entre découvertes et rencontres. Au programme : deux immersions et une exposition dans l’espace Fagor. Du jamais vu pour la scène lyonnaise : découvrez la culture du Ballroom aux côtés de Vinii Revlon, « la première légende du Vogue d’Europe », avec une immersion « Fight For Your Rights Ball », qui promet d’être sensationnelle, mettant en lumière cette culture trop peu - voire pas - représentée à Lyon. Et rentrez en immersion dans le monde du hip-hop cette fois-ci, avec le collectif FAIRE-E, alliance déroutante entre hip-hop et contemporain, où les différences de chacun.e sont soulignées comme une force. 

 

Et pour prolonger les festivités, rendez-vous au Club Bingo, club éphémère au coeur des Usines Fagor, créé par Rose-Amélie Da Cunha - programmatrice d’évènementiel et directrice artistique lyonnaise – qui vous accueillera tous les vendredis et samedis soirs, pour entrer dans la fête avec les artistes. Un meeting point où artistes et spectateurs s’entrecroisent autour d'une programmation bien pensée, “joyeuse, éclectique et inclusive”, avec notamment Maquis Sale, Vert Boucan, Radio Béguin… des DJs et collectifs qui donnent la voix à la jeunesse et aux minorités, dans une ambiance euphorique ! Et entre autres soirées remarquables, ne ratez pas le show inédit de Patricia Chaudepisse au Club Bingo : drag queen et performeuse habituée du Café Rosa et des soirées no gender, qui a su se faire une place sur la scène lyonnaise ! 

Entre performances ou animations participatives, devenez acteur de la Biennale, en laissant votre peau de spectateur en coulisses. Sept spécialistes des soirées, cinq collectifs régionaux, et l’Association Purple Effect - pour des soirées plus safe dans le respect et l’inclusion - vous attendent en septembre prochain, pour des immersions ouvertes à tous.tes, et pour celles et ceux qui veulent expérimenter et apprendre !

    Avec la nouvelle direction artistique, les nouveaux projets tournés vers l’avenir, et surtout la partie festive dans les Usines Fagor, la Biennale 2023 promet d’être intense ! Que diriez-vous d’être au cœur du spectacle, dans des projets bien pensés et modernes, où les communautés, encore trop invisibles dans la culture lyonnaise, seront mises sur le devant de la scène. Cette rentrée 2023 sera l’occasion de les mettre - enfin - à l’honneur… en espérant que cette Biennale donnera le ton à la ville de Lyon pour d’autres évènements à venir…

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 Avec la nouvelle direction artistique, les nouveaux projets tournés vers l’avenir et surtout la partie festive dans les Usines Fagor : la Biennale 2023 promet d’être intense ! Que diriez-vous d’être au cœur du spectacle, dans des projets bien pensés et modernes où les communautés, encore trop invisibles dans la culture lyonnaise, seront mises sur le devant de la scène. En espérant que cette Biennale donnera le ton à la ville de Lyon pour d’autres évènements à venir.

Interview Rose-Amélie Da Cunha - programmatrice du Club Bingo

Peux-tu nous parler de toi, ton parcours de vie personnelle et professionnelle ?

Je viens d'un milieu rural et j'ai découvert le milieu artistique assez tard, même si j'ai fait de la danse pendant longtemps. Et puis, par un concours de circonstances (une rencontre avec la compagnie Art Point M à Carrefour quand j'avais 14 ans), je me suis destinée à faire de l'organisation d'événements. J'ai fait des études dans ce sens puis j'ai fait un stage à la compagnie Käfig à Bron quand j'avais 20 ans. Je suis ensuite restée pendant treize ans à la programmation du festival Karavel entre autres missions diverses (médiation culturelle, production etc). J'ai touché à tout, mais je suis surtout tombée dans la danse et la culture hip hop. Ça m'a permis de trouver une forme de légitimité parce que je ne me sentais à ma place à ce moment-là dans le milieu culturel. Avec la culture hip-hop il y avait ce côté militant, à la marge, qui me plaisait. 

J'ai quitté Pôle en Scènes (Pôle Pik, Festival Karavel) en 2020. Début 2020 je suis passée par un CDD d'un an à La Villette pour la programmation du hip hop et la coordination d'un dispositif d'accompagnement (IADU). 

Après ces expériences j'ai eu besoin de me reconstruire et j'ai décidé de me mettre en freelance en me disant que ça allait me permettre de trouver ce que je voulais vraiment faire, en travaillant moins sous la contrainte et davantage en accord avec mes valeurs personnelles et professionnelles. Je suis assez militante alors je me suis dit que le freelance me donnerait le temps de m'investir dans des associations. J'ai pris la voie du féminisme. J'ai beaucoup appris au contact de personnes différentes de moi et qui avaient d'autres revendications et manières de lutter. Le freelance a commencé à bien marcher fin 2021, avec différentes missions de programmation, conseil artistique, expertise sur les danses de la contre-culture (hip-hop, krump, Voguing, Waacking etc.)

Es-tu toujours restée dans le milieu de la danse ?

C’est vraiment la danse qui est au cœur de mon projet même si, petit à petit, je m'intéresse beaucoup à la musique qui est très importante dans ces contre-cultures. J'ai beaucoup programmé des DJ set, organisé des battles. Ça m'intéresse ce lien musique et danse. J'aime créer des expériences, programmer évidemment de la danse sur des plateaux, mais je m'éclate particulièrement quand je crée des événements comme au Club Bingo.

Comment as-tu rencontré Tiago Guedes ? 

Je l'ai rencontré quand il est arrivé à Lyon en juillet dernier.  Marianne Feder, adjointe à la programmation de la Maison et de la Biennale de la Danse depuis plus de quinze ans, est venue avec lui à Vogue la Nuit, l'événement dont j'ai fait la co-direction aux SUBS. Il habite dans mon quartier (Guillotière) et on a assez vite discuté de danse, de vie locale, d'engagement. Il m'a parlé de son projet et des choses qu'il voulait développer, dont le meeting point de la Biennale de la danse. 

C'est Tiago qui a eu l'idée du Club Bingo ?

Il souhaite créer un meeting point festif, un lieu de rencontre informel pour les professionnels, les artistes, le public. Il a créé un festival au Portugal qui s'appelle Dias das danças, avec justement des endroits où on se rencontre après les spectacles de manière plus informelle, on fait la fête avec une programmation de DJs. En voyant les Usines Fagor il a assez vite pensé à des grandes fêtes. Pour le nom - Club Bingo - c'est un collègue (Arthur Laurent) qui a eu cette idée en voyant l'anamorphose géante Bingo sur un des murs extérieurs de Fagor. C'est le studio Maître Chat qui l'a réalisé pendant un Extra des Nuits Sonores. 

Peux-tu nous expliquer le concept du Club Bingo ? 

La commande qui m'a été faite à la base, c'est de penser un meeting point festif. Mais comme on m’a donné un espace de liberté à investir j'ai fait appel à mon entourage artistique pour partager des envies, des besoins, des idées… Ce sont donc des collectifs d'artistes qui pensent ce club avec moi et proposent une programmation tous les vendredis et samedis de 20h à 2h du matin, du 9 au 30 septembre. De 20h à 22hça sera des warm up - un open air avec DJs, un bingo musical, un blind test de clips chorégraphiques, des talks. A partir de 22h00 on rentre vraiment dans l'ambiance clubbing avec des DJs, des performances, des concerts et des surprises. Il y a aussi le café danse avec le bar, des expositions, un espace canapé lounge etc. Le Club Bingo c’est complètement gratuit, tout le monde pourra venir après les spectacles des Usines Fagor et ailleurs.  

Quelles sont les valeurs que vous avez voulu transmettre à travers le Club Bingo ?

​La première des choses sur laquelle on s'accorde avec Tiago c'est que la danse est partout, pas seulement dans les théâtres. On a souhaité rendre visible des communautés qui dansent à Lyon, des personnes qui organisent des fêtes de manière parfois précaire et qui peuvent avoir besoin de moyens et de visibilité. Tiago parle aussi de cette tension qui existe fort à Lyon, entre underground et institutionnel. Au-delà de co-exister, on peut aussi partager des événements, créer ensemble dans des espaces qui appartiennent finalement à tout le monde.

Selon toi le domaine de la danse à Lyon est plutôt institutionnel ou underground ?

Je pense qu'il est les deux. Seulement, à qui va l'argent ? Qui a les moyens, qui a la visibilité auprès des publics ? On peut penser que l'underground parle à l'underground, que l'institutionnel parle à l'institutionnel. Je me dis pourtant que le Club Bingo va réunir un public très large. 

C'est une première à la Biennale de la danse. Le public a toujours dansé dans des bals, avec le Défilé et d'autres propositions. Cette fois ce sont des moments plus informels qu'on imagine, avec une nouvelle programmation, des artistes issus des milieux de la musique qu'on va faire découvrir.

 

Je trouve aussi intéressant d'avoir confié cette curation à une personne en freelance comme moi. J'apporte un regard décalé et je pense au-delà de la programmation à tout ce qui fait que le public sera immergé dans une ambiance nouvelle : scénographie, lumières, décoration accueil etc.

On va être vigilants pour en faire un espace le plus safe possible. Les soirs de Bingo l'association Purple Effect aura un stand et des médiateurices. En amont Reese Chniber intervient auprès des équipes de la Biennale sur les questions d'équité, diversité et inclusion dans les évènements culturels. 

Qui a organisé toute la partie immersive des Usines Fagor, avec les expositions et les soirées immersives ? 

Tiago, Marianne et Arthur (Laurent, directeur des productions) ont travaillé avec la Gaîté Lyrique pour l'immersion Ballroom le CCN de Rennes et de Bretagne pour l'immersion hip-hop. Ce sont des sortes de Carte Blanche.

Est-ce que tu penses que Lyon est un peu en retard par rapport à certaines contre-cultures, notamment la culture Ballroom? 

C'est vraiment en train de bouger avec des structures comme le Sucre ou le Heat qui accueillent par exemple Intérieur Queer.  

Concernant le hip-hop cependant, c’est allé très vite il y a plus de 30 ans, mais peut-on encore  parler de culture underground ? Je pense qu'il y a un travail à faire concernant le dialogue entre l’institution et ces cultures, pour ne pas se les approprier. D'ailleurs tout le monde devrait voir la conférence d'Habibitch « Décoloniser le dancefloor » (le 16 septembre aux Usines Fagor).

Y a-t-il un risque d'appropriation culturelle ? 

Quand on a, comme moi, une place privilégiée, il me semble important de se poser la question de la visibilité, de la mise à disposition des infrastructures en faisant avec et pas pour. De ne pas penser à la place de communautés dont on ne fait pas partie. Ça passe par beaucoup d'écoute, de dialogue. Une Maison et une Biennale de la Danse sont au service de. 

Est-ce que tu penses qu’à l’avenir le milieu de la danse se détachera un peu plus de l’institutionnel ?

Les institutions me font rêver avec leurs programmations grandioses, les artistes internationaux, les créations spectaculaires. Je suis aussi beaucoup nourrie de tout ça, que j'ai découvert tardivement. J’espère qu’à l'avenir les démarches telles que celles de Tiago ou d'autres seront plus répandues. Il est nécessaire d'imaginer des programmations plus inclusives, de diversifier les regards en donnant par exemple des cartes blanches. 

Avais-tu déjà réalisé des projets semblables au Club Bingo ou est-ce une grande première pour toi ? 

Quand je travaillais sur le Festival Karavel, j'ai organisé beaucoup d'évènements d'envergure qui mêlaient de la danse, de la musique… L'année dernière Les Nuits de Fourvière m'ont confié une carte blanche, avec Claudia Courtial, aux SUBS : Vogue la nuit.

C'est toujours une grande première quand je travaille avec une nouvelle structure. Il s'agit de nouvelles équipes, de nouvelles infrastructures, de nouveaux enjeux. J'apprécie d'avoir une grande liberté avec le Club Bingo. J’appréhende mais c’est surtout super excitant !

As-tu d'autres projets pour le futur ou es-tu vraiment focus sur la Biennale ? 

Comme je suis freelance je travaille pour plusieurs structures : la programmation danse de L'Azimut en Île-de-France, Numéridanse pour l'écriture de parcours sur les danses urbaines et clubbing, les soirées House on fire à la Maison de la Danse et à la rentrée je vais collaborer avec la MC2 de Grenoble pour la programmation danse et cirque. 

Travailles-tu uniquement sur Lyon, ou est-ce que tu es amenée à te déplacer en France ou à l’étranger ?

Je vis à Lyon depuis 17 ans. Je me déplace beaucoup, notamment à Paris, pour aller voir des spectacles et je peux travailler avec des collaborateurs de toute région de France et d'ailleurs, en fonction des propositions. 

Par mes origines le Portugal m'attire beaucoup. Je suis allée au festival Dias dans danças avec Tiago en avril, j'ai fait de belles rencontres et j'espère pouvoir renforcer ce réseau. 

Est-ce que le milieu de la danse en France est différent de celui au Portugal ?

Oui il est différent, moi je ne le connais pas encore très bien, mais c'est en train d'exploser au niveau de la danse. Il y a vraiment des grands noms qui sont en train de monter, notamment Marco Da Silva Ferreira, qui va être à la Biennale de la Danse et à la Maison de la Danse, et son spectacle « Carcasse », c'est le meilleur spectacle que j'ai vu depuis 5 ans, en tout cas celui qui m'a le plus touché, j'ai trouvé ça génial et ce chorégraphe il va exploser !

Enfin il y a vraiment plein de belles choses, des formes super audacieuses. Et puis j'aime la ville, j'aime bien l'énergie et ce qui m'a aussi beaucoup intéressé dans le festival au Portugal, c'est la jeunesse des équipes. Par exemple la responsable communication, qui gère toute une équipe, elle a 25 ans, et personne ne dit « elle est trop jeune ! ». Il y a de tous les âges, mais ce sont quand même des personnes très jeunes, très queers aussi, et ça permet d’apporter des regards différents. Alors qu'en France on est quand même encore sur un système un peu plus old school, et c'est difficile de rentrer dans l'institution quand tu es très jeune.

Pour moi une des choses qui peut changer avec les programmations inclusives, ce sont les personnes qui font les programmations. A l’avenir j'aimerais beaucoup, si j'ai assez de contrats pour pouvoir former une personne à faire ce que je fais là, la faire rentrer aussi pour qu'on se partage les missions, pour avoir aussi un autre regard sur les programmations.  

Est-ce que tu as des recommandations d'artistes lyonnais qui sont en train de percer ou à qui tu veux donner un peu de force ? 

J'aime beaucoup le Collectif ÈS qui vient du CNSMD. Ils font plein de choses intéressantes : des spectacles en théâtre et des projets très populaires. Ils ont un Karaodanse par exemple !

J’aime bien leur démarche et leur discours aussi. Ils vont faire l'ouverture du défilé de la Biennale le 10 septembre.

La Fougue avec qui je travaille souvent est un collectif dans lequel il y a à la fois des beatmakers, des DJs, des danseurs. Ils font des soirées, des block parties, des battles, c'est vraiment génial. Le 2 décembre on leur donne une carte blanche après un spectacle à la Maison de la Danse dans le cadre d'une House on Fire.

Il y a les Humains Alpha, qui sont encore plus jeunes. Ils essaient notamment de développer la danse électro à Lyon. Ils sont aussi très rap. Ce qui dans la danse hip-hop est assez rare finalement. On a beaucoup dansé sur d'autres musiques pour la "décloisonner" et eux reviennent vraiment à l'essence même de ce qu'est le hip-hop. J'ai envie de les booster à suivre cette voie. Quand on est dans la danse hip hop, on peut avoir tendance à se dire que pour répondre à des appels à projets ou être programmé, il faut métisser la danse, la musique ou faire des choses plus contemporaines. Ces personnes-là j’essaye de les accompagner à faire vraiment ce qu'ils ont envie de faire, ce qui leur ressemble et je suis persuadée qu'il y a de la place pour eux.

Il reste une multitude de possibilités à explorer sur le terrain culturel lyonnais : Rose Amélie Da Cunha à décidé de mettre à l’honneur la club culture, associant culture, fête et bienveillance au sein du Club Bingo. Un lieu de partage, de vie, de rencontre, qui promet de belles soirées à partager tous ensemble ! Vous pourrez également retrouver Rose-Amélie à partir d’octobre à la Maison de la Danse, dans laquelle elle aura une permanence artistique tous les derniers mercredis du mois : un espace de coworking pour celles et ceux qui souhaitent travailler en collectif et dialoguer autour des questions de danse. 

 

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