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Nemès : « Chez les 15-20 ans, le rap est vraiment devenu un loisir. »
INTERVIEW DE NEMÈS : ARTISTE INTERPRÈTE DE HAUTE-SAVOIE
26 mai 2021 | écrit par Lola Mison
Originaire d’une petite ville de Haute-Savoie, Nemès commence doucement à faire son nid sur les plateformes de streaming et les réseaux sociaux. Le 10 mars 2021 sort « Emotion Double », mixtape de 14 titres qui se balade entre mélancolie et enthousiasme. Aussi, en février 2020, il ouvre son propre studio Usine Records, à Scionzier (74). Nous sommes allés à sa rencontre.
Nemès a 24 ans, a grandi et habite en Haute-Savoie. Autodidacte polyvalent, ses premiers pas dans la musique ont été guidés par le piano et la guitare. C’est seulement autour de ses 18 ans qu’il commence le rap. Il créé des maquettes dans sa chambre, pour ensuite aller les enregistrer à l’unique studio proche de chez lui. Ville excentrée oblige, le choix des structures d’accompagnements rap; studios, labels, etc, est très limité. En février 2020, Nemès ouvre son propre studio à Scionzier, Usine Records pour se produire lui même, mais aussi répondre à une demande forte des jeunes de la région.
« À la base je voulais juste me produire moi-même, avec des moyens de qualité. J’ai toujours eu un peu de matériel dans ma chambre, à portée de main pour faire mes maquettes. Et derrière, j’allais en studio pour le mix et le mastering. Jusqu’au jour où ça s’est mal passé et je me suis lancé. Dans ma ville, il n’y a aucun studio, mais il y a une demande. Donc je suis allé déclarer l’entreprise à la chambre des commerces, et là ça fait un an et demi que j’enregistre les jeunes de ma ville. »
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En 2019, il sort son premier EP « Néant », puis en 2020 « Maison 12 », deux projets aux thèmes plutôt sombres et introspectifs.
« C’est ma patte. J’ai beaucoup d’aisance avec la mélancolie, la raconter. C’est ce qui me parle le plus. Mais j’aime bien mélanger ce côté là avec des sons plus bangers ou mélodieux. D’où le titre Emotion Double d’ailleurs, l’objectif c’était de procurer cette empreinte là. »
Il y a quelques semaines, le 10 mars 2021, Nemès sonne l’heure de la confirmation avec son 3ème projet, « Emotion Double », qui cette fois s’apparente plus à une mixtape. Mêlant flow, mélodies entêtantes, nostalgie et punchlines, Nemès nous montre l’univers d’un artiste complet et confirmé.
Tu travailles avec qui ?
« Pour les prods, je travaille avec pleins de beatmakers différents, même si il y en a quelqu’uns qui reviennent souvent comme Jass Production ou Yung Mill. Pour la DA et la réal, c’est toujours les mêmes depuis 3 ans : Merec (réalisateur) et Ocho (directeur artistique, photographe et réalisateur). Mon image a vraiment été travaillée par ces deux personnes là. Merec, c’est mon meilleur pote d’enfance, et Ocho, ça fait 5-6 ans qu’on se connait. C’est des personnes très proches de moi. Après, j’ai de plus en plus envie de travailler avec des personnes différentes, que ce soit pour des shootings, de la réal… Pour créer des connexions, et puis puiser des nouvelles inspirations. Mais ils resteront toujours derrière pour donner leurs avis. »
C’est quoi la suite ?
« Déjà, l’équipe s’agrandit. On a un peu plus de personnes qui collaborent avec nous. On va clipper quelques sons du projets et puis, on va essayer de travailler sur des sons qui cognent un peu plus, pour se diriger vers le deuxième côté d’Emotion Double. Et d’ici 2022, peut être, je dis bien peut être, préparer mon 1er album ! »
Tu perçois comment la jeunesse qui t’entoure ?
« D’avoir ouvert le studio, ça m’a permis de capter que la génération du dessous, enfin les jeunes de 15-20 ans, n’ont pas du tout le même rapport au rap que celle du dessus. C’est vraiment devenu un loisir. Non seulement c’est une mode, mais au delà de ça, c’est devenu hyper accessible. J’ai l’impression que c’est devenu une sorte de concours entre eux. Ils ont tous leur petit texte dans leur téléphone. Chez Usine Records, il y en a qui viennent seulement enregistrer par plaisir, d’autres qui se prennent complètement au sérieux alors qu’ils ont 15-16 ans. Je sens que les générations sont de plus en plus motivées. Après, est ce qu’ils ont conscience de la réalité du monde de la musique ? Je sais pas. Quand je compare avec ma génération, ça n’a rien à voir. Quand j’avais leur âge, personne faisait de la musique dans ma ville; aujourd’hui, ça se développe de ouf. »
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