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ATELIER LELOUP

L'aube légère d'une nouvelle poésie du textile
 

Lundi 9 août 2021 | écrit par Clara Feroukh

La marque lyonnaise LELOUP présente « L'Aube », une nouvelle collection unisexe. Des vêtements fluides et colorés avec une direction artistique minimaliste et poétique. Nous sommes allés à la rencontre de Mélanie Leloup pour qu'elle nous parle plus amplement de ces pièces de textile qui dansent autour des corps. À cette occasion, nous avons suivi les backstages du shooting de la collection où les silhouettes masculines et féminines s'épousent au rythme de la musique. « Une garde-robe pour deux, un dressing pour tous », tel est l'adage de l'atelier LELOUP. 

 

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« On est Mercredi, il est environ 15h et une chaleur écrasante s’est installée. Je suis conviée au shooting de la nouvelle collection LELOUP. Il a lieu dans une ancienne usine de textile à Vaulx-en-Velin. Après quelques minutes d’attente je suis accueillie par la soeur de la créatrice qui m’emmène dans un hangar désaffecté. Nous montons des escaliers gigantesques, éclairés par un puits de lumière incroyable. Et ce n’est qu’après quelques hésitations à travers un dédale de couloirs que j’arrive à bon port. L’espace est vaste, tout est composé de métal, de béton et de vitres cassées. Malgré l’aspect brut de la pièce, on y trouve une certaine poésie. Deux espaces ont été aménagés pour l’occasion. Le Studio Carré a déplacé tout son matériel le temps d’une journée. D’un premier décor se détache un fond blanc parsemé de cubes en bois de formes et de tailles diverses, bleus et verts. Le second espace est dédié aux vidéos, et le lieu se suffit alors à lui-même.

 

Tout le monde est là depuis 11h ce matin. Les mannequins sont presque tous danseurs. Chacun y va de son mouvement, ils sont en osmose. L’ambiance est sérieuse mais détendue, tout est très bien organisé, chacun sait ce qu’il a à faire. J’ai rapidement la sensation d’être dans une bulle hors du temps. Je croise même un chien qui porte un mini bob floqué LELOUP, je souris, amusée. Ça marche, ça court, ça entre et sort du cadre, ça bouge dans tous les sens. Les mannequins évoluent sur « Around » de Noir & Haze. Tout n’est que poésie, douceur et contrastes. Les vêtements dansent avec ceux qui les portent. La collection s’appelle « L’Aube », et j’ai déjà envie de la porter. »

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Qui est derrière la marque LELOUP ?

C’est moi, Mélanie Leloup, j’ai 28 ans. J’ai commencé le projet en mars dernier, en arrivant sur Lyon. J’ai fait mes études à Paris, et j’ai travaillé pendant 6 ans pour des petits créateurs et des maisons de couture. J’en avais un peu marre de la vie parisienne, j’avais envie de bouger, d’exprimer ma créativité et je ne me sentais pas capable d’entamer un tel projet sur Paris. Je me sentais bloquée. J’ai eu pas mal de temps de réflexion grâce au premier confinement.

Quel est ton parcours ? 

 

J’habitais en Normandie, c’est à l’âge de 15 ans que j’ai commencé par un BEP et un Bac Pro Métiers de la Mode. Puis je me suis lancée dans un BTS Design de Mode. Ce que j’aime dans ce que je fais c’est tout le côté technique : montage, patronage, recherche de volumes et finitions. En fait je suis plus technicienne qu’artiste ou créatrice de mode. C’est donc pourquoi j’ai été à la Chambre Syndicale de la Couture parisienne pour entamer une formation de modéliste. J’y suis restée 2 ans, en alternance. J’ai d’abord travaillé pour des petits créateurs avec qui j’ai beaucoup appris car j’ai fait un peu de tout. Puis je me suis retrouvée dans un bureau d’étude qui travaillait avec plusieurs maisons de couture, notamment Hermès, Chanel, Kenzo, Jacquemus, … C’est là que j’ai développé mon amour pour le vêtement Homme, les défis techniques et la recherche de finitions. Avant de penser à un projet comme celui que je suis en train de construire c’est toute la partie technique du vêtement qui m’intéresse, plus que le fait de penser la collection. J’adore les défis, je teste beaucoup de choses, je mets en volume et je vois ce que ça donne.

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Qu’est-ce qui t’a donné envie d’aller vers la mode ?

 

Ma grand-mère. Elle faisait énormément de couture, et j’étais tout le temps fourrée chez elle. J’ai fait ma première pièce avec elle. Et l’école c’était pas trop mon truc, alors je savais que je ne voulais pas prendre une voie classique. Je suis allée aux journées portes ouvertes de plusieurs lycées, jusqu’à tomber sur l’un d’entre eux qui proposait un défilé. J’ai trouvé ça trop cool alors je me suis un peu lancée là-dedans sans trop savoir ce que c’était. J’ai toujours eu ce goût des choses manuelles. Et au final j’ai vraiment découvert une passion. Ça aurait pu ne pas marcher, beaucoup ont arrêté après le bac parce qu’il faut aussi accepter de se lancer dans quelque chose d’inconnu et de compliqué.

 Parle nous de tes inspirations.

 

C’est compliqué, j’ai eu pas mal de fois honte parce que j’ai eu l’impression de ne pas en avoir. Il n’y a pas spécialement de créateur que j’idolâtre. Je m’inspire de la géométrie, du mouvement, de ce que tu peux développer dans le vêtement. Mon inspiration réside dans le quotidien, je ne la provoque pas, j’ouvre les yeux sur tout ce qui m’entoure. C’est pour ça que j’insiste sur le fait que je suis technicienne.

Quel a été le déclic pour que tu lances LELOUP ?

 

C’est un long déclic. Ça faisait déjà 3 ans que j’en avais marre de Paris, et même si je voyais beaucoup de belles choses différentes au travail, ça restait assez similaire. Je ne me sentais pas libre. Au bout d’un moment j’étais super heureuse de finir le travail et de rentrer chez moi afin de prendre le temps de créer pour moi. J’avais envie d’avoir cette liberté de choisir ce que j’ai envie de faire. Quand j’ai rencontré mon copain qui lui habitait déjà à Lyon je me suis dit « pourquoi pas », puis le covid est arrivé et j’ai pensé que c’était le bon moment pour changer d’air. En arrivant à Lyon j’ai voulu tenter quelque chose dans le monde du spectacle vivant, mais il n’y avait aucune offre de travail. Du coup j’ai commencé à monter mes pièces à la maison pour voir ce que ça allait donner. Au final je touche un public qui travaille ou évolue dans la danse, et des compagnies m’ont déjà contactée. Finalement LELOUP pourrait être une marque de vêtements mais à l’avenir se développer aussi dans le monde du spectacle.

Tu présentes tes pièces sur des mannequins qui dansent, quel est ton rapport au mouvement ?

 

Mon rapport au mouvement a toujours été présent. Quand je crée une pièce, je la fais directement en volume, je ne passe pas par le dessin. J’ai besoin de voir la forme que ça donne. Ce que j’aime c’est l’instant où le vêtement prend vie, lorsque le danseur donne une nouvelle perpective au volume.

Peux tu nous parler de ta collection « L’Aube » qui vient de sortir ?

 

Le nom de la collection a un rapport avec le commencement, il y a aussi un lien avec le lever et le coucher du soleil, on le retrouve notamment dans les couleurs que j’utilise. Les vêtements sont des bases  Homme, j’aime l’idée de pouvoir porter des vêtements d’homme et que l’homme puisse également porter ceux de la femme. C’est pourquoi j’ai décidé de faire de l’unisexe, une garde robe pour deux, un dressing pour tous. Je suis partie sur des formes assez géométriques, graphiques, j’ai joué avec les surpiqures et l’asymétrie. J’aime également jouer avec les couleurs. J’ai préféré les matières naturelles, du coton, du lin et de la soie. J’aime beaucoup les matières brutes, surtout le jean.

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Dans quel contexte es-tu la plus créative ?

 

Quand je suis toute seule dans mon atelier et quand je suis stressée. Quand je suis trop détendue je ne sais pas trop ce que je fais, alors que quand je sais que je dois rendre quelque chose ça me motive. Mais ça n’est pas super bon comme manière de travailler. À l’école je fonctionnais déjà comme ça.

Qu’est-ce qui fait que tu vas choisir une matière plutôt qu’une autre ? 

 

Chaque tissu a ses propriétés, et je les connais bien. Ça dépend surtout de ce que je veux faire. Si je veux faire un chemisier, je vais opter pour un tissu plus fin que pour un pantalon. Dans ma méthode de construction je monte d’abord mon modèle en toile et ensuite je projette la matière que je peux utiliser. Je teste beaucoup de choses, je fais beaucoup de maquettes, il y a des ratés, mais ça aboutit toujours à quelque chose.

Comment appréhendes-tu ton implantation dans le paysage de la mode lyonnaise ?

 

C’est une grande question. Je découvre Lyon petit à petit. J’essaie de me faire connaître sur Instagram parce que ça fonctionne bien, et je contacte plein de gens. Je verrai comment ça évolue. Je prends mon temps parce que je préfère que ce soit bien fait, et puis quand la collection et le site sortiront ce sera hyper cool. Aussi j’ai pris le parti de faire ce que j’aime et de ne pas forcément respecter tous les codes de la mode. Je n’ai pas envie de mettre une pression de malade. Ma famille me supporte complètement, mes amis aussi, notamment Sabrina avec qui on a pris la décision de s’associer. Notre duo fonctionne très bien et je suis heureuse du sens que prend ce projet.

LINKS

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Instagram : @atelier_leloup

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